Projet de science citoyenne sur les moustiques au Québec
RÉSUMÉ DU PROJET
En 2021, l’Institut national de santé publique du Québec a reconduit son projet pilote Projet de science citoyenne sur les moustiques au Québec : Formation d’ambassadeurs·trices en sensibilisation et en échantillonnage de moustiques potentiellement vecteurs d’arbovirus dans la province.
Les moustiques, appelés « maringouins » au Québec, se développent dans toutes les régions du Québec, même les plus froides. Chaque espèce de cette famille d’insectes, les Culicidae, a développé au fil de l’évolution des capacités physiques et d’adaptation extraordinaires qui expliquent sa proximité avec l’humain ! En lisant cette page, vous comprendrez d’une part ce qui fait du moustique un être aussi exceptionnel dans le règne animal mais également les dangers qu’il représente pour les humains au Québec.
Le CRE Montérégie remercie chaleureusement l’INSPQ de nous avoir offert l’opportunité de partager ces connaissances !
PARTENAIRES de projet
PERSONNE RESSOURCE
NOM DE LA PERSONNE RESSOURCE : Katherine Monette | Coordonnatrice en milieux naturels et biodiversité
COURRIEL : katherine.monette@crem.qc.ca
TÉLÉPHONE : 450 651-2662 #104
État du projet Terminé
Infos pratiques
Les bases
Les moustiques c’est 170 millions d’années d’évolution, environ 60 espèces au Québec dont 40 connues pour piquer l’humain.
Beaucoup ignorent que seules les femelles piquent chez le moustique et ce, uniquement pour concevoir leurs œufs (environ 250 par ponte), opération qu’elles n’effectuent généralement qu’une fois dans leur vie. Les mâles en continu et les femelles ayant pondu des œufs se nourrissent de nectar pour y puiser les protéines nécessaires à leur survie. Les moustiques sont donc également, et avant tout, des pollinisateurs ! Le moustique étant un insecte, il possède un exosquelette, son squelette contient ses organes. Lorsqu’il grandit il doit donc changer ce squelette en réalisant une mue qui laisse derrière elle une exuvie. Au cours de sa vie (2 à 3 mois) il passe par 4 formes bien distinctes, l’oeuf, la larve, la nymphe et l’adulte.
Cet insecte se reproduit dans des milieux en eau, artificiels comme naturels. Les deux types de milieux sont importants à connaître mais globalement, des larves peuvent se développer par centaines dans une dépression d’eau de quelques millilitres, du moment que l’eau est stagnante !
Milieux naturels
Trous d’arbres et plantes, chablis (arbres déracinés), flaques d’eau, prairies inondées, fossés obstrués, marais et marécages.
Milieux artificiels
Barils, pneus, tuyaux stockés sous vos terrasses, gouttières et tout déchet dans lequel peut stagner de l’eau comme les bouteilles d’eau et les emballages. Au cours de vos observations vous pourrez même constater que les bouchons de bouteilles peuvent héberger toute une barque d’œufs c’est-à-dire 200 à 300 larves qui se développent alors dans 5 ml d’eau ! Même si beaucoup d’entre elles mourront, la génération suivante de moustiques est assurée !
À quoi servent les moustiques dans la nature exactement ?
Les moustiques ne sont pas là que pour vous piquer. Ils font partie de la chaîne alimentaire au même titre que les moucherons (Chironomides par exemple) et sont prédatés à chacun de leur stade de transformation. Ils ont leur place et leur absence peut à la fois profiter à certains et nuire à d’autres. Les amphibiens, reptiles, libellules et demoiselles, chauves-souris et oiseaux comme les hirondelles et les colibris sont certains de ses prédateurs.
Maintenant que vous connaissez la biologie et l’écologie du moustique, qu’en est-il de ses populations et des moyens que les humains ont à leur disposition pour en effectuer un contrôle écologiquement responsable, sans nuire à la biodiversité locale ?
Le contrôle des moustiques
Les personnes ayant assisté au webinaire ont pu être guidées dans leur compréhension de l’espèce ainsi que des moyens écologiques d’en faire le contrôle car oui le moustique est partout, un maillon parmi d’autres de la chaîne alimentaire mais il transmet des maladies potentiellement mortelles aux humains ce qui en fait indirectement notre ennemi n°1 !
Indirectement parce qu’il n’est que le vecteur de pathogènes comme des virus bien connus des systèmes de santé dont :
- Le virus du Nil occidental (VNO) ;
- Le virus Zika ;
- Le virus du chikungunya ;
- Le virus de la dengue (rare au Canada mais pas inexistant) ;
- D’autres comme ceux-ci profitent des changements climatiques pour s’adapter de plus en plus à notre climat québécois. Lorsqu’ils auront la capacité de survivre longtemps aux conditions climatiques, trouver les hôtes au bon moment etc, ces virus s’installeront durablement sur notre territoire. Les services de santé sont régulièrement formés pour suivre la progression des maladies émergentes afin de prévenir les risques associés.
Au Conseil régional de l’environnement, il nous tient à cœur de favoriser une concertation régionale permettant la sauvegarde de la biodiversité dans toute la région. Dans cette optique, il nous est donc indispensable d’aborder le sujet des moustiques et de leur impact sur l’humain pour sensibiliser la population au sujet de l’importance du moustique dans les écosystèmes mais aussi la gestion écologique possible des milieux de reproduction afin d’offrir une alternative durable aux options utilisées depuis des décennies par un milieu très restreint de contrôleurs d’insectes qui gère le moustique comme une source de revenue auprès des municipalités et nuisent à l’écosystème via l’utilisation de produits insecticides à large spectre.
Les méthodes présentées dans nos webinaires sont :
- Le piégeage actif (sans lumière, avec Dioxyde de Carbone pour cibler les femelles cherchant à piquer) ;
- Le piégeage passif (pour cibler les œufs et larves) ;
- La bonification de la biodiversité animale et végétale locale (Choix de végétaux, contrôle d’espèces exotiques envahissantes, soutien aux animaux en migration, etc.) ;
- Le retrait ou l’entretien des milieux artificiels insoupçonnés, notamment dans l’environnement des bâtiments publics.
Le Conseil régional de l’environnement de la Montérégie espère reconduire ce projet dans les prochaines années pour favoriser l’utilisation durable du territoire montérégien et guider les publics visés dans leur capacités d’action.
Restez à l’affut, ce projet pourrait bien revoir le jour 😉